the observer logo

Articles d'intérêt

De l’embauche à la retraite : l’importance des connaissances en matière de finance et de retraite face au décumul et comment les employeurs peuvent y contribuer.

Par Janice Holman, CFA, CFP, Chef conceil en bien-etre fiancier, Eckler

Si l’établissement d’objectifs et d’un budget et la constitution d’une épargne occupent souvent l’avant-scène du processus de planification de la retraite, le décumul est tout aussi important pour atteindre les objectifs de retraite. Il est important d’épargner suffisamment pour pouvoir prendre sa retraite. La manière dont vous puisez dans votre épargne pour vous assurer un revenu adéquat tant que vous en avez besoin est déterminante. 

Le déclin des régimes à prestations déterminées dans les entreprises a fait peser sur les travailleurs canadiens la responsabilité de se constituer un revenu de retraite. Si l’on ajoute à cela le fardeau de comprendre toute la complexité des actifs à l’abri de l’impôt ou non, de la stratégie de placement et du risque de longévité, nous ne pouvons que comprendre pourquoi les Canadiens sont si confus (et inquiets) au sujet de leur retraite.   

Que doit faire le Canadien moyen? Le Canada regorge de ressources en matière de planification financière et de mesures de protection recommandées, comme les Lignes directrices pour les régimes de capitalisation, qui visent à établir des normes minimales en matière de connaissances pour les participants aux régimes de capitalisation. Pourtant, plus de la moitié des Canadiens1 déclarent ne pas savoir combien ils doivent épargner pour leur retraite et près des deux tiers des actifs canadiens2 craignent de manquer d’argent à la retraite. 

Pour les employeurs, le stress financier des employés a une forte incidence sur les résultats. Selon les études, le stress financier des employés peut entraîner une baisse de la productivité, une augmentation de l’absentéisme et un report du départ à la retraite. En effet, selon un récent sondage de l’Institut national de la paie, les employés préoccupés par leurs finances alors qu’ils sont au travail coûteront 40 milliards de dollars aux employeurs en 2022. Si vous tenez compte des coûts potentiels d’un départ à la retraite tardif pour les entreprises, les arguments en faveur de la nécessité de connaissances en matière de finance et de retraite sur le décumul semblent très convaincants.

Les connaissances financières et en matière de retraite acquises au cours de la vie active peuvent grandement améliorer les compétences et les comportements nécessaires à la mise en place d’un régime de retraite efficace et à une transition réussie de la vie active. Les employeurs peuvent jouer un rôle important en soutenant les efforts en matière de littératie financière par une formation financière sur le lieu de travail. Sa forme sera (et devrait être) spécifique aux objectifs uniques de chaque organisation et aux caractéristiques démographiques du personnel. Il existe cependant plusieurs pratiques exemplaires pour s’assurer que les employés disposent des informations et des outils dont ils ont besoin pour planifier et atteindre leurs objectifs et aider les employeurs à atténuer les répercussions potentielles du stress financier des employés sur les résultats. 

  1. Obtenir le soutien des membres de la haute direction : une des plus grandes difficultés au lancement d’un programme de littératie financière en entreprise peut être d’obtenir le soutien des membres de la haute direction. Tous les dirigeants devraient espérer une main-d’œuvre financièrement saine et engagée, mais il est essentiel de présenter une justification claire et les avantages liés aux de coûts pour obtenir leur soutien. 
  2. Travailler avec un expert en formation financière : chaque organisation a consacré du temps et de l’argent pour pouvoir compter sur des personnes ayant l’expérience et l’expertise nécessaires à la réalisation de ses objectifs. La plupart des organisations ne disposent pas de l’expertise ou des connaissances nécessaires en interne pour mettre en œuvre des programmes de littératie financière. L’expérience et l’expertise nécessaires pour fournir une formation financière et un accompagnement efficaces qui suscitent l’intérêt, renforcent les connaissances et la confiance et poussent à l’action, sont essentielles. 
  3. Créer un programme qui suscite l’engagement : pour véritablement impliquer les employés et obtenir un retour sur investissement, la formation doit correspondre à ce que vos employés souhaitent apprendre et à la manière dont ils souhaitent recevoir cette formation. Alors que les nouveaux employés et les employés en milieu de carrière seront probablement plus intéressés par une formation sur la planification et la définition d’un budget, si vous souhaitez lutter contre le stress financier et le report de la retraite chez les personnes les plus proches de l’âge de la retraite, la formation doit être axée sur les sujets les plus importants pour le décumul : les sources de revenus de retraite, les produits disponibles sur le marché et les répercussions fiscales, par exemple. Selon les études, les personnes les plus proches de l’âge de la retraite préfèrent également les discussions en petits groupes et les séances individuelles. 
  4. Communiquer : toute bonne communication commence par ceux qui savent susciter l’intérêt et l’inspiration. Les dirigeants doivent expliquer pourquoi la société propose cette formation et quels en sont les avantages pour l’employé. La communication doit être concise, claire et honnête. Vos employés ne sont pas des experts en planification financière. En réalité, nombre d’entre eux ont du mal à comprendre leurs finances quotidiennes, sans parler de la complexité de la planification de la retraite. S’ils ne peuvent pas comprendre ce que vous communiquez ou, pire encore, n’y croient pas, vous ne communiquez pas efficacement.
  5. Établir des objectifs et évaluer : la formation, en particulier la formation financière, est un processus qui demande du temps et de l’attention. Pour les employés et les employeurs, les améliorations du bien-être financier et les avantages qui en découlent peuvent être difficiles à quantifier et à mesurer de façon explicite. La définition d’objectifs pour le programme de formation constitue une première étape essentielle. En sachant ce qui fonctionne (et ne fonctionne pas), vous pouvez adapter votre programme pour améliorer encore les choses.

Le Canadien moyen doit prendre de nombreuses décisions financières sur son lieu de travail et ses régimes d’épargne personnels, et il doit en assumer les conséquences. De l’embauche à la retraite, les programmes de formation financière sur le lieu de travail peuvent jouer un rôle essentiel en fournissant l’information et les outils nécessaires pour donner confiance et atteindre les objectifs financiers tout au long de la vie. 



1Sondage annuel sur la retraite de BMO en 2023 

2Sondage de CIBC, janvier 2023

Janice Holman, CFA, CFP, Chef conceil en bien-etre fiancier, Eckler 

Janice Holman

Janice dirige le groupe de consultation en bien-être financier chez Eckler et est directrice de l'entreprise. Elle s'est jointe à Eckler en 2004, où elle a développé et dirigé le groupe de consultation sur les régimes à cotisations déterminées pendant plus de 10 ans. 

Janice a travaillé avec certaines des plus grandes organisations au Canada pour concevoir des programmes qui permettent d'atteindre les meilleurs résultats possibles en matière de retraite en guidant des structures de gouvernance efficaces, en créant et en raffinant la conception du régime, en sélectionnant et en surveillant les teneurs de registres, ainsi qu'en développant et en ajustant les offres de placement. Reconnaissant que le besoin de soutien en matière de bien-être financier ne se limitait pas aux membres des régimes de capitalisation, Janice a créé un groupe autonome de bien-être financier au sein d'Eckler afin de travailler avec les clients à la création et à la prestation de programmes de bien-être financier qui améliorent la sécurité financière des Canadiens. 

Janice contribue régulièrement aux publications de l'industrie et donne souvent des conférences. Elle est titulaire d'un baccalauréat en administration des affaires de l'Université Bishop's et détient le titre d'analyste financière agréée (1999) et de planificatrice financière agréée (2010).