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Après le congrès de l’ACARR, les promoteurs de régimes et les dirigeants du secteur renouvellent leurs efforts sur les risques, les données et l’équité

« Le congrès nous a rappelé qu’il fallait intégrer davantage la planification financière dans nos modèles de services de pension », a déclaré un promoteur de régime »
Après deux jours de tables rondes, d’ateliers et de discussions fructueuses au congrès annuel de l’ACARR à Halifax, en Nouvelle-Écosse, les promoteurs de régimes de retraite, les administrateurs, les fiduciaires, les gestionnaires d’actifs et les autres dirigeants de systèmes de revenu de retraite canadiens retournent à leur bureau avec bien plus qu’une pile de cartes professionnelles et de notes de séance.
Comme l’ont confié de nombreux dirigeants à Benefits and Pensions Monitor, les séances ont servi à la fois de rappel à la réalité et d’une invitation à repenser la manière dont le secteur et le lieu de travail favorisent la préparation à la retraite des Canadiens.
Pour Natane Voegtlin, directrice des services de retraite à Alberta Teachers Retirement Fund, le moment n’aurait pas pu être mieux choisi.
Elle ajoute que le fait de rencontrer une autre entreprise qui fait appel au même fournisseur et de participer ensemble aux séances a permis d’apporter de nouvelles perspectives directement dans le travail de son équipe au sein de l’Alberta Teachers' Retirement Fund.
Il s’agissait de la première expérience de l’ACARR de Mme Voegtlin, qui admet que le congrès l’a prise par surprise, notamment l’allocution prononcée par Tareq Hadhad, PDG de Peace by Chocolate.
« Le discours prononcé à l’heure du déjeuner était très émouvant. Si quelqu’un n’a pas ressenti de fortes émotions, je m’inquiète pour son bien-être », a-t-elle ajouté.
Kathryn Miller, directrice des services aux participants de l’Alberta Pension Services Corporation, a convenu que le congrès a permis un changement de perspective nécessaire.
« Souvent, on exécute nos tâches quotidiennes sans trop réfléchir, dit-elle, soulignant que l’ACARR lui a permis de voir au-delà de la perspective administrative.
« Il s’agit d’une réflexion globale sur le secteur des retraites, et les perspectives économiques ne sont pas réjouissantes », a ajouté Mme Miller. « Beaucoup de facteurs inconnus en jeu sont en fait des facteurs importants… il est vraiment difficile de prévoir ce qui se passera dans une semaine, un mois ou un an.
Selon Mme Voegtlin, le congrès était axé sur l’échange plutôt que sur la concurrence.
« Dans le domaine des régimes de retraite, nous ne sommes pas vraiment en concurrence les uns avec les autres », a-t-elle déclaré. « Des personnes participent à votre régime parce qu’elles travaillent pour un employeur participant. Cela crée une véritable camaraderie et une occasion de partage dans l’industrie qu’on ne trouve pas au secteur privé. »
Connor Bays, responsable des ventes chez Common Wealth Pension Services, a également convenu que le congrès donne l’impression d’une communauté tissée serrée et qu’il s’inscrit dans la mission d’aider les gens à prendre leur retraite.
Alors que son entreprise mène ses activités hors des cercles traditionnels des régimes à prestations déterminées, M. Bays a affirmé que l’approche globale de la planification de la retraite était remarquable.
« De nombreux Canadiens font face à un défi plus général : comment obtenir le revenu de retraite dont ils ont besoin? Une grande partie des Canadiens n’ont pas de régime de retraite ou n’ont qu’un régime de base », a-t-il déclaré. « Améliorer la situation de ces personnes pourrait avoir le plus grand impact pour un gouvernement qui se penche sur cette question. »
Genevieve Groat, associée chez Fuse Strategy Partners, est venue à Halifax avec une question en tête : qu’est-ce qui empêche les gens du secteur de dormir? Elle a souligné qu’elle repartait maintenant avec plus de réponses que prévu.
« Il y a beaucoup plus de choses qui empêchent les gens de dormir que je ne le pensais », a-t-elle affirmé. « Les possibilités de faire plus et mieux sont infinies et nous devons continuer à remettre en question le statu quo. »
À l’avenir, elle s’attachera à affiner la manière dont Fuse accompagne ses clients dans leur transformation, notamment en utilisant l’IA, afin de mieux comprendre leurs participants et les connaissances de ces derniers pour éclairer davantage la stratégie, l’élaboration des politiques et la prise de décision… tout cela pour, en fin de compte, améliorer les revenus à la retraite pour les Canadiens.
Lisa Contini, représentante des régimes de retraite et des avantages sociaux à UNIFOR National, a participé pour la première fois au congrès de l’ACARR et en est ressortie avec une vision plus claire des risques de gouvernance.
« J’aborderai le risque avec une perspective élargie, en reconnaissant non seulement les risques opérationnels et financiers, mais aussi les risques liés à la gouvernance et à la cybernétique qui peuvent avoir des répercussions considérables sur les conseils d’administration », a-t-elle indiqué.
Michael Lockhart, directeur des communications de la Commission du Régime de retraite des fonctionnaires de l’Ontario et vice-président du Comité de rédaction national de l’ACARR, considère les données comme le levier d’un changement à long terme. En particulier, la manière dont les employeurs et les promoteurs de régimes utilisent ces données pour « dégager les tendances, les risques et les occasions qui conduiront à des gains d’efficacité », a-t-il déclaré, faisant référence à la stratégie interne et à l’engagement des participants.
M. Lockhart a également souligné que la séance sur la segmentation des participants organisée par OMERS et le HOOPP avait fait forte impression.
« Comprendre la façon dont nous pouvons optimiser la communication avec les participants à différentes étapes de leur vie et de leur carrière est essentiel pour qu’ils comprennent bien leur retraite et le processus de planification de celle-ci », a-t-il fait remarquer.
Il ne sous-estime pas non plus les pressions externes exercées sur les régimes, car, souligne-t-il, les administrateurs de régimes de retraite continueront à subir les pressions liées à la longévité de la population et à une société vieillissante, aux répercussions économiques et commerciaux, à la mobilité accrue de la main-d’œuvre et au besoin de transférabilité, précisant par ailleurs qu’il considère ces facteurs comme une occasion et non comme un défi direct.
« Nous avons là une excellente occasion de faire preuve d’innovation et d’adaptabilité, deux outils essentiels à la durabilité », a-t-il ajouté.
Enfin, pour Joseph Kazibwe, le congrès a été un rappel brutal des écarts de communication entre les générations, soulignant au passage que les employeurs comptent aujourd’hui quatre générations au sein de la population active. Il a reconnu que l’atelier sur la planification financière l’a amené à réfléchir aux lacunes des modèles actuels et des régimes d’avantages sociaux.
« Le congrès nous a rappelé qu’il fallait intégrer davantage la planification financière dans nos modèles de services de pension », a déclaré M. Kazibwe, directeur principal des régimes de retraite et du bien-être financier à la CIBC. « En offrant aux employés des conseils professionnels impartiaux, nous pouvons les aider à prendre des décisions plus optimales qui leur sont avantageuses en tant que personne et dans les collectivités dans lesquelles ils vivent. »
Josh Welsh, journaliste, Benefits and Pensions Monitor

Josh Welsh est journaliste dans le secteur de la gestion de patrimoine pour Key Media. Il est le principal journaliste de BPM et a écrit pour InvestmentNews, la publication américaine sœur de BPM. Il a étudié au Humber College, et est titulaire d’un baccalauréat en journalisme et d’un diplôme en art dramatique.
En dehors de l’écriture et des entrevues, il fréquente l’historique Arts and Letters Club of Toronto, où il assiste au tout dernier film sur le plus grand écran possible, ou poursuit son rêve de devenir acteur. Pour toute suggestion d’article ou communiquer avec lui, écrivez-lui à l’adresse [email protected].
