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Difficultés économiques - 3 conseils pour accompagner les employé(e)s proches de la retraite

Par Charles Pépin, Directeur, Expérience du participant – Équipes Éducation & Destination, Desjardins Assurances

Partout dans le monde, le vieillissement de la population s’accélère. [1] Au Canada, en 2021, la population en âge de travailler (les personnes de 15 à 64 ans), n’a jamais été aussi âgée. C’est un tsunami de départ à la retraite qui s’annonce, car plus de 1 personne sur 5 entre 55 et 64 ans (21,8 %), approche de la fin de carrière. [2] Et pourtant, ce moment de vie apparaît de plus en plus lointain pour ces employé(e)s proches de la retraite. En effet, seulement 48 % [3] estiment qu’ils parviendront à s’offrir le style de vie désiré ; que ce soit voyager, profiter de la famille, ou encore pouvoir vivre à fond leurs passions… Confrontés à une économie incertaine, ce qui contrarie leurs plans, de plus en plus d’employé(e)s repoussent leur départ à la retraite [4], et n’excluent pas de travailler encore à temps partiel. D’ailleurs, sans surprise, l’inflation et leur santé financière sont leurs principales préoccupations. [5]

Il est vrai qu’épargner est difficile quand le coût de la vie augmente, mais il est possible de tirer son épingle du jeu. Tout le défi consiste à savoir anticiper et bien préparer sa retraite tout en faisant face aux turbulences du marché. 

Mission impossible ? Certainement pas !

C’est sans compter sur le rôle proactif que les employeurs ont à jouer dans cette préparation, car le plus souvent, les employé(e)s y songent tardivement, par manque de temps ou parce qu’ils sont peu ou mal informés. 

Alors comment les employeurs peuvent-ils aider leur personnel à mieux appréhender et envisager leur retraite ?

Premièrement,

1. Offrir un cadre propice à une bonne préparation à la retraite, notamment :

  • En proposant des solutions pour générer un revenu de retraite 

Une bonne planification financière pour la retraite passe d’abord par la mise en place d’une stratégie de décaissement qui se prépare en amont. C’est le moment durant lequel les employé(e)s vont devoir utiliser l’argent qu’ils ont accumulé tout en continuant de le faire fructifier, et ce, le plus longtemps possible. 

Afin de mieux aider leurs employé(e)s, les employeurs auraient intérêt à proposer via leur programme d’avantages sociaux, des produits de décaissement comme un Fond Enregistré de Revenu de Retraite (FERR), un Fonds de Revenu Viager  (FRV) ou encore des Prestations Variables (PV). 

65 % des 50-64 ans considèrent qu’avoir accès à ces produits, via leur régime d’épargne-retraite collectif, a un impact positif sur leur mieux-être global. [6] Cela leur permet en outre de bénéficier de frais de gestion généralement inférieurs aux autres options du marché, c’est l’un des intérêts majeurs de décaisser à même le régime. Puis, c’est une tranquillité d’esprit pour les employés(e)s qui se sentent épaulés par leur entreprise. 

Toutefois, si l’employeur opte seulement pour des solutions d’accumulation, les employé(e)s peuvent compter sur les fournisseurs de régime. En effet, la plupart d’entre eux offrent la possibilité de générer un revenu à la retraite via des produits de décaissement qu’ils administrent eux-mêmes. D’où l’intérêt de communiquer sur les différentes options proposées au personnel par leur régime d’épargne-retraite collectif afin qu’il prépare au mieux la retraite. 

  • En encourageant la flexibilité pour faciliter une transition harmonieuse 

Pour les travailleuses et travailleurs qui ne sont pas tout à fait prêts à prendre leur retraite, les employeurs devraient garder à l’esprit qu’un mode de travail flexible (en temps partiel par exemple, ou la possibilité de travailler à domicile, ce que 39 % des préretraités apprécient) [7] peut être envisagé. Cela permet une rétention du personnel expérimenté, le plus à même de former la relève, et contribue également à une transition plus sereine vers la retraite. À noter que, de nombreux employés proches de la retraite (60 %) souhaitent, dans une certaine mesure, continuer à travailler. D’ailleurs, les retraités exerçant toujours une activité professionnelle admettent le faire simplement par besoin de s’occuper (46%) ou pour se donner un objectif (38 %). [8]

  • En offrant des services de planification financière

Saviez-vous que la majorité (77 %) des personnes proches de la retraite n’ont pas de plan financier écrit?  Sachez pourtant que celles qui en ont un se sentent beaucoup mieux préparées, aussi bien d’un point de vue financier (84 % contre 43 %), émotionnel (83 % contre 60 %), social (82 % contre 62 %) que physique (86 % contre 66 %). [7] Mis à disposition par le partenaire en épargne-retraite collective de l’entreprise, le service de planification financière permet aux employés d’imaginer tous les scénarios possibles avec des experts en épargne-retraite et de passer à l’action. 

Avoir recours à un service de planification financière peut contribuer entre autres également, à diminuer le stress financier, car les effets néfastes de ce type de stress tant au niveau individuel qu’au sein de l’organisation, ne sont plus à démontrer. [9]

Ensuite,

2. Informer et sensibiliser le plus tôt possible

En tant qu’employeur, il est important de sensibiliser les employé(e)s proches de la retraite sur les réflexions qu’ils ont intérêt de mener le plus tôt possible et bien au-delà de l’aspect monétaire. Cela pourrait passer par la mise en place dans les entreprises de groupes de discussion, de campagnes de communications en collaboration avec le partenaire en épargne-retraite collective ou encore d’ateliers. Il s’agit de les inciter à imaginer tôt leur style de retraite souhaitée. Seuls, en couple, en famille ? Au Canada, dans le Sud ou ailleurs ? Quel serait leur quotidien ? Leurs activités ? Dans quel type de logement souhaiteraient-ils résider ? Ces réflexions permettent aussi d'épargner en fonction des désirs et non l'inverse. 

Sans oublier, 

3. Le rôle social de l’employeur

Enfin, une retraite heureuse s’envisage sous tous les aspects. Le mieux-être social est une des composantes du mieux-être global. [10] Il est donc important d’encourager les employé(e)s à songer à la perspective sociale en les aidant à s’adapter à ce changement au cours duquel ils vont perdre leurs repères de socialisation. Les employeurs auraient intérêt à mettre en place des initiatives leur permettant de faciliter cette transition, comme l’instauration de groupes ou clubs sociaux de retraités dans l’organisation qui peuvent aider lors de cette période de transition. 

C’est en fait tout l’aspect social qui est à considérer quand une personne part à la retraite, son rôle dans l'entreprise, ses liens avec les collègues ou clients, ses habitudes quotidiennes de conversation près de la machine à café et ses interactions avec les gens. Il est primordial de bien se préparer à ce changement. 

Partir à la retraite signifie savoir se réinventer dans un monde qui bouge en permanence, certains en rêvent, d’autres appréhendent cette étape. Une chose est sûre, les employeurs ont un rôle à jouer pour aider les employé(e)s à préparer cette transition et encore plus dans un contexte économique difficile.



[1] Perspectives de la population mondiale 2022

[2] Statistiques Canada  Recensement, 2021 

[3] [7] [8] Rapport de Fidelity sur la retraite, 2022

[4] Sondage Abacus Data mené auprès de 2 000 Canadiennes et Canadiens pour le “Healthcare of Ontario Pension Plan” (HOOPP)

[5] [6] [10] Desjardins Assurances, Étude quantitative sur le mieux-être global. Étude réalisée par Ad Hoc en décembre 2022 auprès de 2 000 répondants et répondantes résidant au Canada et âgés de 18 ans et plus, membres et non-membres de Desjardins.

[9] Le stress financier et ses impacts - Canada.ca

Charles Pépin, Directeur, Expérience du participant – Équipes Éducation & Destination, Desjardins Assurances

charles pepin

Charles dirige les équipes Éducation et Destination, responsables de l’expérience des participants de régimes d’épargne-retraite collective sur le terrain. Ces équipes accompagnent les participants dès leur première cotisation au régime, puis dans la gestion de leurs objectifs d’épargne en cours de carrière, et enfin dans la planification et l’exécution de leur décaissement à la retraite.

Charles œuvre dans l’industrie de l’épargne retraite depuis plus de 20 ans, durant lesquelles il a occupé différents postes reliés à la communication et à l’éducation des participants. Il a notamment développé et implanté avec succès de multiples campagnes stratégiques de communication pour de nombreux clients d’envergure nationale. Il a également contribué substantiellement au développement de l’expérience utilisateur et d’outils destinés aux participants d’épargne retraite collective. Charles détient un Baccalauréat de l’Université Concordia.